Ya un sujet qui revient souvent ces derniers temps et pas plus tard que ce matin moi et quelques étudiants discutions vivement autour d'un sujet - à la fac, dans l'actu dans les médias dans les conversations chez la coiffeuse ou même au supermarché, à vrai dire même sans en parler rien n'est plus présent que ce sujet et même un mot aussi innocent que "sujet" renvoi indirectement à ce dont j'ai envie de parler un peu ici.
Le COPRS voila de quoi j'ai envie de parler parce qu'un corps tout le monde en a un, tout le monde peut en parler en connaissance de cause. Mon corps n'est pas ton corps mais quelque part ils sont un peu similaires, on a tous (sauf exceptions) deux bras, deux jambes etc etc, on va pas jouer les américains et dire qu'il existe différentes races, il n'y en a qu'une, la race humaine. Le corps c'est donc plus qu'un simple enveloppe charnelle ou réside notre âme, ce mot un peu mystique qui nous anime, il est la symbolisation concrète de ce que nous somme, c'est à dire un individu.
Voila donc un paradoxe intéressant, mon corps est unique mais quelque part il est comme celui des autres.... c'est peut-être aussi pour cela qu'on dit souvent qu'on se voit au travers des autres on se reconnaît tout en gardant à l'esprit qu'on est soi.
Mon idée part d'une discussion sur les tendances et les modes vestimentaires et sur la normativité de ces modes, elle fait aussi écho à un commentaire laissé sur le blog de quelqu'un au sujet de l'hyper consumérisme des jeunes pour les textiles. On le sait tous l'adolescence est une période sensible durant laquelle un individu va chercher à s'individuer tout en s'intégrant dans un groupe plus large que le simple noyaux familial, pour certains il s'agit principalement de se différencier pour mieux s'individuer alors que pour d'autres il s'agit de tout faire pour s'intégrer dans un groupe qui nous reconnaîtra comme membre du collectif au détriment d'une partie de la personnalité de l'individu. Dans les deux cas la plupart du temps on trouve sa place en faisant des compromis entre ces deux façons d'agir et nous parvenons à nous construire "normalement".
Ce qu'on sait c'est que ces processus s'opèrent la plupart du temps dans les choix que nous faisons, le choix est donc quelque chose de primordial dans la construction de l'individu même si ce choix est influencé par un ou plusieurs autres individus - après tout c'est le facteur social qui fait que nous vivons en société, tu agis sur moi et j'agis sur toi sans quoi rien ne sert de vivre - Souvent le choix se porte sur quelque chose de matériel comme un style vestimentaire bien défini qui me sera personnel mais qui sera reconnu par d'autres membres du même mouvement ainsi on retrouve le processus d'individuation et d'intégration qui font notre paradoxe, il est donc important de maintenir ce paradoxe au risque de voir entaché la formation de l'individu et de sa personnalité. C'est ma nouvelle paire de basket "à la mode" que tout le monde va apprécier qui va me faire reconnaître comme individu et qui en même temps me fera bien voir au près des autres et donc me fera accepter au sein d'un groupe comme membre.
La mode vestimentaire fait donc parti d'un processus complexe dans l'évolution d'une personne - Nous avons tous connu des périodes que nous voyons aujourd'hui d'un oeil différent, souvent amusé. On pourrait donc parler d'accessoire utile à la construction d'un individu . Ce mouvement perdure avec le temps et nous continuons constamment notre quête de l'acceptation et de l'individualisation - Je veux être quelqu'un d'unique mais en même temps je veux être tout le monde pour ne pas être rejeté car un individu seul ne peut subsister s'il n'a pas de semblable pour lui rappeler qu'il est unique. c'est le fameux:
Nous sommes tous uniques ! TOUS !!! et c'est ce qui nous rapproche.
C'est là qu'est mon problème et c'est pour ça que je tape ça sur mon blog, pour structurer un peu ma pensée.
Aujourd'hui, avons nous encore le CHOIX ??? qu'on soit enfant, ado, adulte ou bien grabataire, a-t-on encore réellement le choix??? pour reprendre l'idée de mode vestimentaire qui me semble être un bon exemple, peut-on encore parler d'un accessoire qui servirait la construction de l'individu lorsqu'on sait qu'on nous impose un choix via une logique marketing implacable ???? Ce qui pouvait s'apparenter à un choix relativement personnel n'a plus de sens dans une logique qui vise l'unicité parfaite d'une foule qui n'aurait qu'un seul but : CONSOMMER toujours plus et plus vite, annihilant toute forme d'individualité. Il me semble que ce système n'était pas aussi pervers il y a encore quelques dizaines d'années.
Pourtant comme je l'ai dit plus tôt pour devenir un individu vivant dans un groupe de façon plus ou moins harmonieuse, tout individu doit posséder le droit de choisir car ce choix représente sa liberté.
Il y a encore une centaine d'années le grand sujet Tabou en occident était la sexualité, on en parlait pas parce qu'il ne fallait pas en parler ou on banalisait certaines choses pour en cacher d'autres; aujourd'hui la sexualité est une chose désacralisée pour la plupart d'entre nous et il fallait donc trouver un nouveau substitut à notre tendance naturelle à la névrose. Télévision, photographie etc etc nous on fait basculer dans une société basée sur l'image, désormais on ne s'en prend plus à nos vices cachés quelques part dans le psychisme dans un endroit qui côtoie certainement notre âme on préfère s'en prendre au corps beaucoup facile à atteindre en espérant qu'il guérira nos maux.
Bref, pour reprendre sur la mode vestimentaire et l'individuation ce qui au départ devait être un vecteur d'individuation ne l'est plus. Aujourd'hui si je m'habille "à la mode" ce n'est pas parce que "c'est beau" ou parce que "j'aime bien" et que je sens que cela correspond à ma personnalité, aujourd'hui ce n'est que le résultat d'un conditionnement voulu et réfléchi par un certain consensus, la logique marketing du système capitaliste. Même la psychologie s'est mise au service de ce rouleau compresseur qui écrase toute forme de choix personnel pour établir une seule et unique voie à suivre.
Dans le processus d'individuation, l'homme est a la fois individu et membre de la collectivité, mais il a toutefois son identité propre, ce qui lui permet d'être d'autant plus a l'aise et plus libre dans la société hors comment réagissons nous face à une logique qui ne laisse aucune place à l'individu tout en créant l'illusion de l'intégration car il ne faut pas se leurrer et imaginer que parce que nous portons tous les même vêtements - phénomène des 60 sosies au M² - que nous sommes alors un groupe unis et établi.
Quelles conséquences alors ???? une fois confronter à l'Autre, que dire ? que faire ? il me ressemble en tout point, parle comme moi, mange comme moi et pourtant rien ne nous unis, il est individu tout comme moi et fait parti de ce qui semble être un groupe mais nous ne partageons rien et nous nous fuyons pour retourner vers une structure qui nous est plus familière, plus communautère, plus familiale, plus primitive. Quel place donner à notre corps dans ce cas la si au lieu de nous aider à nous individualiser pour mieux nous intégrer il ne fait que nous déconstruire pour mieux nous diviser ???
Ils ont réussi à nous faire croire qu'on aimait ce qu'on aime pas et surtout à nous faire croire qu'on aimait ce qu'on achète ! sont fort ces enculés quand même :)